Signé, marqué d’une empreinte stylistique forte, le prêt-à-porter de luxe KARL LAGERFELD Paris agit comme les facettes d’un miroir triptyque. La saison automne-hiver 2012/13 livre en effet une collection féminine, dévoile sa première ligne masculine et ajoute une déclinaison mixte au travers d’une capsule androgyne inédite.
Pour chacune, jeux de constructions, découpes et trompe-l’œil, dédoublements de cols ou de poches, surpiqûres linéaires et motifs géométriques structurent les silhouettes. Ces lignes claires tracent des volumes arrondis, des coupes droites ; d’autres épousent à peine le corps ou, à l’inverse, s’y appuient élégamment au travers d’une sélection de laines à bouclettes XS ou XL, de gaufrages mini ou maxi, de satin stretch, de denim, gros tricots ou mérinos, cachemire, popeline laquée, cuir au touché gomme. Les détails se répondent d’une collection à l’autre, les motifs, les matières et les couleurs ricochent comme autant de déclinaisons au féminin et au masculin.
Noir, blanc, gris, étain, marine et kaki jouent la transversalité, éclairés de corail et d’un rouge profond,ponctués d’imprimés d’inspiration constructiviste, dans l’esprit du Bauhaus.
KARL LAGERFELD PARIS – COLLECTION FEMME
Il est question de dualité dans cette nouvelle collection. Dans les matières – blouson de cuir à grands empiècements de tricot torsadé, robe à pull chaussettes jupe en laine gaufrée, veste de tailleur à col en bord côtes. Et dans les formes, qui s’amusent de faux semblants -une vraie robe à col et basque de cuir mime les courbes d’un faux tailleur, une robe aux découpes graphiques semble accumuler les superpositions de jersey, une veste en maille bouclette est doublée des pans d’un faux gilet- ou changent radicalement d’allure lorsqu’un col, croisé, replié sur lui-même, est ouvert ou fermé.
Comme toujours avec Karl Lagerfeld, rien n’est plus travaillé qu’un détail : boutons à serrures de métal (la clé, elle est brodée sur un T-Shirt d’homme...), poches cachées dans les plis creux d’une jupe de cuir, ou posées et boutonnées l’une sur l’autre, plastrons surpiqués, coupés bords francs ou à plis horizontaux, zips enserrant la cheville d’un pantalon étui, ganses de rivets massifs courant sur toute la jambe, transparences étudiées. De cette ligne, tour à tour ronde des épaules aux genoux puis légèrement entravée pour s’affûter comme un trait sec, semblent sortir les standards énergiques d’une nouvelle féminité.
KARL LAGERFELD PARIS – COLLECTION HOMME
D’emblée, la première collection masculine de KARL LAGERFELD Paris affiche et assume son identité : cols hauts, chemises blanches, pantalons étroits, vestes ajustées ponctuent un vestiaire maîtrisé. Dans cet univers au cordeau, le grand manteau d’officier, le costume traversé sur toute sa hauteur d’une ligne surpiquée, le pull doublé d’une chemise en trompe-l’œil ou le gilet en mérinos à plastron bords francs, trouvent une place naturelle. Les essentiels renouvellent le genre : cabans plaqués de doubles poches dos à dos, denim vieilli, torturé et appliqué d’une demi-bande smoking gris alu, chemise réchauffée d’un collier amovible en maille ou bien rayée à plastron plissé et façonné comme une marqueterie, pantalons en laine laquée ou fermés d’une ceinture à gros rivets.
Une ligne de boutons pressions s’étire en fil conducteur sur un pull et un blouson en drap de laine, une chemise en peau, aux hanches d’un pantalonétroit. Un détail graphique qu’on retrouve, en miroir, sur les doubles poches des jupes et chemises pour femme. A l’image d’un cardigan zippé féminin, des échelles de mini logos KL coulent sur un gilet fin et, en regard d’un blouson en cuir et maille proposé dans la collection femme, un blouson en laine chinée offre un buste en gros tricot.
Sexué, à fort tempérament, ce dressing vient injecter l’audace de la jeunesse à une élégance sans concession.
KARL LAGERFELD PARIS – CAPSULE FOR GIRLS & BOYS
On ne les différencie que par une proportion plus ou moins ajustée, une épaule plus ou moins arrondie. Veste de costume et chemise blanche à col sur pantalon de cuir patiné canon de fusil, jeans slim à lourdes chaînes, chemise blanche à double col et plastron bord francs et manteaux militaires chinés, costumes ultra chics en laine laquée, aux vestes effilées et pantalons à ceinture double et poches rivetées : jumeaux, les looks de cette capsule militent pour une mode d’un troisième sexe.
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