mardi 20 décembre 2011

Lagerfeld défend le luxe en temps de crise avec un défilé "anti-morosité"


Karl Lagerfeld

Chanel Metiers d'Art pré-collection "Paris-Bombay"
François Guillot/AFP


PARIS, 6 déc 2011 (AFP) - Le couturier Karl Lagerfeld a défendu mardi le luxe en temps de crise, s'agaçant notamment de l'influence des agences de notation, en marge d'un fastueux défilé hors calendrier mettant à l'honneur les métiers d'art.



"Il n'est pas question de se laisser aller à la morosité générale", s'est exclamé M.Lagerfeld en coulisses du défilé Chanelau Grand Palais, arguant du rôle positif de la mode dans la balance commerciale de la France et défendant l'industrie du luxe "qui donne beaucoup de travail à beaucoup de monde".
Evoquant les agences de notation, il s'est emporté: "Mais qui sont ces gens? Qui les a mis dans cette position pour distribuer des A ? On ne les connaît même pas!".
Pour le couturier, "il y a eu davantage de panique en 2008 qu'aujourd'hui" et les périodes de crise économique n'ont rien d'antinomique avec la création.
CHANEL a créé mardi un luxueux palais de maharaja dans une galerie en friche, écrin éphémère d'une collection de prêt-à-porter "anti-morosité".
Moins de 200 "happy few" étaient invités à ce banquet irréel, face à un buffet recouvert de plateaux en argent, chandeliers et bombonnières en cristal, débordant de fruits, guirlandes de jasmin et de mille friandises. Sur la table, interminable, circule un train électrique argenté, transportant dans ses wagons des carafes à whisky et diffusant un sillage d'encens.
Sirotant thé aux épices, lassi à la mangue ou champagne, le public, parmi lequel s'étaient glissés Virginie Ledoyen, Marc Lavoine et Anna Mouglalis, a admiré la collection "Paris Bombay", destinée à mettre en valeur les ateliers appartenant à la maison: brodeurs, plumassier, orfèvre et paruriers.
Avec ses pièces "très élaborées, beaucoup plus chères que le prêt-à-porter normal", selon M. Lagerfeld, la collection, avec sa touche "hippy", évoque un "fantasme" de l'Inde imaginé depuis Paris.
Des bas-bottes, des jupes drapées sur des jodhpurs, des redingotes brodées. De l'or blanc ou grisé "anti bling-bling", une déclinaison complète de gris délicats ou de roses, du plus pâle au plus soutenu. Les filles, aux chignons lâches ou longs rastas, portent de nombreux bijoux sur le front, habillant le dos de la main ou partant d'une narine.